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L’expérience de l’autolouange : « Allô mon âme ? »

 

Ce samedi 12 mai, à l’occasion du Forum CFTMPP organisé à Bruxelles, la parole a été donnée au « je » par le biais particulier et étonnant de l’autolouange. Invitée par Marie-Dominique Stinglhamber, Marie Milis, mathématicienne de formation et de profession, nous a invités à nous prêter à un exercice auquel peu sont habitués : se laisser aller à être, vraiment, profondément, en ôtant de notre moi le voile écrasant de la modestie. « La modestie, nous dit-elle, c’est l’habit de neutralité que notre société nous a fait enfiler pour être couleur des murs. » « Être couleur des murs » c’est être invisible, donc n’être pas. L’autolouange est là pour nous aider à nous reconnecter à la puissance initiale du moi tel qu’il nous est offert à la naissance, avant que les filtres de notre culture nous aient engoncés dans une normalité appauvrissante. « Je », c’est la puissance de vie. C’est cette vie que nous sommes sur le point de réexpérimenter par une parole libérée. Il faut abattre les digues et les barrages et laisser s’exprimer tout ce qui vient du « je ». On ne formule pas de jugement sur ce qui doit venir ; on écoute, on entend, on intègre.

Si l’autolouange est la voie vers la liberté, il y a quand même trois consignes à respecter. D’abord, la parole doit obligatoirement se faire en « je » pour reconnecter à l’enfance de l’âme. Ensuite, l’amplification. Il faut faire grand, oser grand. Lâcher les limites pour autoriser le « permis » à monter. On ne sait pas ce qui va venir ; on le verra une fois qu’il sera « craché » au dehors, sur le papier. Le but, c’est de faire sauter le couvercle qui nous incline à cette dévalorisation induite par une modestie culturelle. « On ne peut pas dire ça ! ». Eh bien si, on peut le dire. Et on va l’écrire. En grand ! « L’amplification sera notre voile pudique. » Comme ce vêtement ample qui cache les formes disgracieuses, elle aidera l’âme à être et se dire sans en rougir. « Osez votre propre lumière. Celui qui ose sa propre lumière fait du bien au monde. » Une balise, toutefois : l’amplification n’exclut pas l’humilité. L’humilité dans son sens originaire, étymologique, lié à l’humus, la terre. La seule interdiction, c’est l’arrogance. On se rappelle à la terre d’où l’on vient pour ne pas basculer dans le trop de la prétention. Mais on se lâche. Enfin, troisième consigne : la proclamation. Le texte ne doit pas demeurer une suite de signes écrits et silencieux ; il doit se dire ; il doit s’entendre pour que s’imprime en nous le message de notre « je ». « Je » se jette à l’eau et résonne en « moi ». Et « nous » nous sentons compris dans notre plénitude positive.

« Je ne comprends pas ce qu’elle veut dire. Demande-lui de réexpliquer autrement », écrit un participant facilité.

« Vous ne comprenez pas ? C’est tout à fait normal : j’ai tout fait pour ! Je ne veux pas parler à votre tête ; ce n’est pas votre mental qui entre en jeu mais votre cœur. Il faut faire et alors, vous comprendrez. »

Pour commencer l’exercice, Marie Milis disperse des cartes postales sur le sol, image non visible. « Avant de choisir l’une de ces cartes, centrez-vous dans l’énergie du ” moi, maintenant ” ». La carte est un support. On ne doit pas la décrire mais écrire ce qui nous vient sur nous dans l’émotion qu’elle instille en nous. Si cela semble déroutant, le résultat est édifiant. Et les textes souvent d’une poésie délicate et pleine de vérité. « Je suis lumière » ; « Je suis déesse de beauté » ; « Je cuisine l’énergie savoureuse et mystique ». Et ils font du bien !

L’après-midi, on recommence. Mais différemment. Cette fois, on fonctionne en binôme et on associe l’autolouange à la psychophanie. L’âme est à nue, complètement. Et là encore, ça renverse et ça émerveille. Le « moi » se révèle par la main d’un autre, une main amie qui aide à accoucher comme le faisait autrefois Socrate par la parole. Là, la parole coule comme une eau vive, sans frein, sans barrage, comme le sang dans nos veines. Et nous mène à notre « moi » contenu qui se livre ici dans toute son authenticité, libre. « Je suis conversation » ; « Je suis barque, je transporte le monde ».

Nous sommes tout ça. Nous sommes. Et pour s’en souvenir, Marie Milis nous engage à reprendre certaines phrases qui nous font du bien pour en faire des mantras à disséminer dans notre quotidien. Sur un post-it : « Je suis lumière » « Je suis vague puissante » « je suis vibration divine ». Et aux quatre coins de la maison, sur le volant de notre voiture, pour nous rappeler toujours notre essence véritable. « Je suis souffle de vie ».

« Je veux être entendu parce que je ne sais pas trop qui je suis » avait écrit un participant facilité. Par la grâce de l’autolouange, il a commencé à s’entendre lui-même et à être lui. Et son sourire en disait long sur le bonheur qu’il a ressenti alors.

Merci pour lui. Merci pour nous. Merci pour « je ».

Merci à Marie Milis pour sa compétence bienveillante, ainsi qu’à Pascale Jacquin-Ravot pour sa co-animation.

Merci à Marie-Dominique Stinglhamber et à l’équipe de TMPP Bruxelles pour l’organisation parfaite de ce week-end.

Merci à Michel Bollen pour son accueil dans ce lieu chargé d’histoire des Fraternités du Bon Pasteur ainsi qu’à Anne-Marie, Ketty, Françoise et Gaëtane.

Et merci à tous les participants pour l’énergie positive dans laquelle a pu baigner cette expérience.

Marie Compagne